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Titre

Le judaïsme du Second Temple: retour sur une controverse allemande 19e, 20e siècles.

Dates

29 novembre 2019 (9h15-16h)

Organisateur(s)/trice(s)

Simon Butticaz (UNIL), Christophe Chalamet (UNIGE), Jacques Ehrenfreund (UNIL), Sébastien Fresse (UNIL).

Intervenant-e-s

Simon Butticaz (Unil), Christophe Chalamet (Unige), Jacques Ehrenfreund (Unil), Dan Jaffé (Tel-Aviv), Michael J. Thate (Princeton).

Description

L'histoire du judaïsme ancien a constitué depuis longtemps un objet de controverse. Reprenant la question du Verus Israel en modernité, cette question historique a été un sujet privilégié traité par la Religionsgeschichtliche Schule allemande, tout comme par la Wissenschaft des Judentums, sans qu'un véritable dialogue ne se mette en place entre ces différentes approches. Récemment l'approche du judaïsme ancien dans la recherche biblique et les désignations y afférentes ont fortement évolué. Suite à la Shoah et depuis les années 1970 singulièrement, les historiens et biblistes se sont engagés à revisiter de manière critique les catégories et paradigmes jusque-là courants dans l'exégèse du Nouveau Testament, à commencer par la désignation dénigrante de «Spätjudentum». De même, le modèle supersessioniste dit de filiation «mère/fille», et la théologie de la substitution, alors appliqués aux relations entre judaïsme et christianisme anciens ont été réévalués. Les travaux d'Ed Parish Sanders sur le judaïsme du Second Temple (Paul and Palestinian Judaism, Londres, 1977) suivis par ce qu'il est convenu d'appeler la "New Perspective on Paul" (James Dunn, N.T. Wright, etc.) et la "Radical New Perspective" (Lloyd Gaston, John Gager, Stanley Stowers, Caroline Johnson Hodge, etc.) ainsi que, plus récemment, le réexamen du modèle dit du «Parting of the Ways» (Becker et Reed, éds, The Ways that Never Parted, Tübingen, 2003) en sont diverses illustrations. Mais comment en est-on arrivé à des perceptions aussi caricaturales et dégradantes – en un mot: antisémites – du judaïsme ancien, dévalué dans les travaux des biblistes et historiens du christianisme au rang de «Spätjudentum» ainsi que de religion légaliste et particulariste? Et quelles ont été les réactions parmi les savants juifs à ce modèle de compréhension largement répandu dans les Facultés protestantes de théologie, allemandes notamment, au tournant du 20ème siècle? La présente journée d'études se propose de revenir sur les origines et les acteurs de cette controverse. Ce sont singulièrement les travaux de la Religionsgeschichtliche Schule, ceux de Wilhelm Bousset et de Johannes Weiss en particulier, et les réponses critiques de savants juifs, à l'instar de Leo Baeck ou de Felix Perles, qui seront au cœur de ce séminaire de recherche. Les postures épistémologiques, méthodologiques, philosophiques et théologiques en jeu seront plus particulièrement explorées, tout comme le contexte socio-politique et idéologique dans lequel elles se sont développées.

Lieu

UNIL

Information
Places

18

Délai d'inscription 29.11.2019
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